Diego Molina Lopez:
Est né le 07/07/1952 à Palomares, district de Cuevas del Almanzora, dans la province d'Almería.
Cette localité a été le théâtre d'un incident nucléaire en 1966:
La région était riche en mines d'argent. Elles ont définitivement fermé en 1959.
Commentaires de Diego:
Mon père, Sebastian Molina Flores et ma mère, Isabel Lopez Quintero, ont émigré avec toute la famille en 1957. Ils ont fréquenté les clubs Lorca par l'intermédiaire de mon oncle Alfonso Molina Flores un des fondateurs du club de Liège.
Malheureusement, son père, Sebastian, est décédé il y a trois ans. Sa mère, Isabel, souffre d'une terrible maladie.
- Je connaissais Juan Navarro qui faisait partie de la jeunesse communiste. Ses parents et sa famille militaient au parti. Je me suis présenté spontanément sans l'aide de personne aux jeunesses communistes au club de la rue saint Léonard. J'étais accompagné d'un ami qui a voulu faire le malin et on s'est fait "remballer’’. J’ai tellement insisté par la suite qu'ils ont fini par m'accepter. J'avais 21 ans. J'allais là pour travailler et aider à mettre fin à la dictature franquiste.
- A la mort du dictateur, en 1975, j'ai laissé un peu tombé. j'ai décidé pour m'amuser de m'inscrire au club de foot. Avec la carrière que l'on me connaît. D'ailleurs, je jouais aussi bien au foot que je chantais. Que ce soit dit j'en suis très conscient. J'ai joué en réserve deux ou trois saisons avec des garçons comme: Ignace Moya, Cristobal Martinez et son frère Antoine, Jose Lopez et mon frère Jose.
- Après la fusion, le président en exercice m'avait demandé de m'occuper de la trésorerie du club de foot. Mon leitmotiv était de présenter les comptes en assemblée dans les moindres détails. Comme tout se passait très bien cela se reflétait par une confiance au sein du club. J'ai fait la transition +/- 1 an lorsque Aquilino Cordoba a repris la présidence.
- C'est à ce moment que nous avons commencé à payer les joueurs car nous avions des ambitions de montée et ainsi attirer des sponsors espagnols ou autres. Malheureusement, la concurrence était rude et cela ne s'est jamais concrétisé. Le but recherché était la montée, avec l'aide des sponsors, jusqu'à la promotion ou pourquoi pas la 3ème nationale. En plus du président il y avait Angel Sanchez, Rogelio Pereira, Coito, Josef Cusumano, Argento et moi.
Diego a achevé son mandat de trésorier avec une certaine fierté. Tous les comptes étaient conformes et exacts.
Commentaires de Angeles:
Angeles Fueyo Bobela:
Est née le 23/10/1955 à Mieres dans la localité de "La Rebollada".
Son père, Jose (Pepe) Fueyo Leon, a participé aux grandes grèves des mineurs en 1963/64. Après plus de cinq mois sans indemnités, il a décidé de partir avec toute la famille en Belgique. 07/07/1952.
Commentaires de Angeles: La sœur de ma mère, Olvido Bobela Menendez, qui était déjà installée à Liège nous a accueillis. Mon père a vite trouvé du travail comme soudeur à Sclessin pendant une vingtaine d'années. Il a fini sa carrière au chantier naval de l'ile Monsin.
Ma mère, Luisa Bobela Menendez a toujours travaillé comme dame d’ouvrage jusqu'à ses 74 ans. Elle a arrêté pour cause de maladie.
Angeles et toute sa famille ont toujours vécu à Herstal. Elle ne se souvient pas s'ils fréquentaient le club de liège. Lors de l'inauguration du Lorca de Herstal, ils ont commencé à y aller tous les week-ends. Ils ont participé à de nombreuses activités notamment les fêtes de nouvel an.
- C'est là que j'ai connu Diego. Il se réunissait avec la jeunesse communiste et la rencontre eu lieu le 9 mars 1979, le mariage en 1980. Diego 30 ans et Lorenzo 27 ans sont venus compléter la famille.
Angeles est employée des ressources humaines depuis 36 ans chez Revatech S.A. traitements des déchets industriels.
Diego a travaillé chez Jupiler. Après avoir accompli son mandat de délégué syndical, il a été nommé responsable et a terminé sa carrière comme contremaître. Il est prépensionné depuis 2006.
Il a fréquenté en parallèle le club Lorca de Herstal qui est devenu par la suite le club Miguel Hernández. Il a participé à la création de plusieurs activités.
- Il y avait l'atelier Photo qui expliquait aux jeunes les rudiments de la photographie.
- Le principe de l'atelier bibliothèque consistait à demander à tous ceux qui partaient en Espagne d'acheter un livre pour compléter notre assortiment. on avait 200 livres.
- L'atelier ciné-club projetait les classiques du cinéma espagnol. Le Comité culturel "les parents de famille" ont pris le relais en dispensant des cours d'espagnol avec Daniel Pareja (décédé à l'âge de 50 ans)
Commentaires de Diego: Mes enfants ont grandi dans l'esprit Lorca. Malgré que je n'occupais plus de fonctions, nous avons continué à fréquenter les différents clubs. Les dimanches étaient consacrés au match de la première du Lorca.
- Mon souvenir le plus marquant a été lorsque Manolo Rodriguez fut arrêté à la frontière espagnole et jeté en prison comme prisonnier politique.
- Concernant le foot, nous avions construit Rogelio Pereira et moi un abri à l'entrée du terrain Lorca-Nord pour nous protéger des intempéries lorsque nous récoltions les entrées au match. Nous allions ensuite siroter un verre en regardant le match. Rogelio Pereira ne faisait aucune exception. La rigueur qu'il avait pour les autres il l'avait pour lui-même. Tout le monde devait payer son entrée : les bénévoles, ainsi que les autres. Nous avions à l'époque une centaine de personnes par match et jusqu'à 150 personnes.
- La différence avec cette époque c'est qu'on ne se voit plus comme avant. Avant on vivait 100% pour les Lorca et maintenant nos pôles d'intérêts se sont déplacés vers nos familles et tout ce qui gravite autour. Les amis, nous les voyons une fois par an grâce au Colectivo Generación Lorca. Le théâtre occupe une place de choix dans nos loisirs et nous avons l'immense bonheur de profiter au maximum de nos petits enfants (ils sont grands-parents de 3 petits enfants et un quatrième est en route).
- Je pense que "le collectif Generación Lorca" est une idée fantastique. Le fait de posséder un listing des anciens du Lorca permet de prévenir rapidement tout le monde lors d'un évènement triste. La page web est particulièrement intéressante pour découvrir les différentes histoires de notre passé et de se renseigner sur les activités futures du collectif.
- La fête annuelle est particulièrement bien réussie car il n'y a aucun thème. c'est l'endroit de rencontre et de discussion par excellence. C'est la soirée retrouvaille pour passer la soirée à discuter avec les uns et les autres et revoir quelques amis d'Espagne.
Diego conclu par ceci:
Nous avons été très unis pour faire tomber une dictature. Cela a créé des liens plus forts que la normale. certains ont décidé de retourner en Espagne d'autres pas. Nos enfants sont devenus moins espagnols. Ils se sont mariés avec des belges. ils n'ont plus fréquenté les endroits espagnols.
C'est dommage que cela ne continue plus mais rien n’est perdu pour la cause. Les rares contacts que nos enfants entretiennent avec la génération Lorca se font majoritairement par internet. Nous avons réussi à nous intégrer ici mais le Lorca était un morceau d'Espagne et l'essence du club est morte. Elle devait l'être. Elle n'a plus évolué car elle ne devait plus évoluer. Et c'est bien comme ça. Cela a été un commencement, une vie et une fin.
Propos recueilli par
Jose Merino