Arrivée massive des espagnols à Liège
Si depuis la fin de la guerre civile en Espagne (1936-1939) on enregistre l’arrivée de migrants espagnols sur la Ville de Liège, c’est surtout entre 1955 et 1965 qu’ils arrivèrent très nombreux sur le territoire de la Ville de Liège et de sa périphérie.
Pour beaucoup d’entre eux leur arrivée sur notre territoire était un exil forcé par la répression et persécution de leurs idées, franchement hostiles au régime dictatorial du général Franco. Pour d’autres, il s’agissait tout simplement de fuir la pauvreté et la misère à laquelle le même régime les condamnait. Dès leur arrivée à Liège ils s’installèrent autour du centre-ville et tout particulièrement dans le quartier nord. Très vite ils s’organisèrent pour lutter contre la dictature et pour le rétablissement des libertés démocratiques dans leur pays d’origine. Pour permettre le regroupement de leurs concitoyens, la défense de leur langue et valeurs culturelles et l’organisation de leur lutte de libération du régime fasciste ils ouvrirent des centres (asbl) portant le nom du grand poète espagnol du XX siècle Federico Garcia Lorca, qui fut assassiné le 17 août 1936 par un peloton d’exécution franquiste pour avoir affirmé ses convictions républicaines et son homosexualité. Federico Garcia Lorca fut considéré par des nombreux immigres espagnols comme emblème de tolérance et porte drapeau des libertés.
Depuis 1978 l’Espagne est redevenue une démocratie parlementaire. En 1986 elle a rejoint la Communauté Economique Européenne (CEE).
Objet de la démarche
En octobre 2009 un groupe d’amis ayant tous fréquenté pendant des nombreuses années les Clubs Federico Garcia Lorca, de la région de Liège, décidèrent de se constituer en association de fait sous le nom de Collectif Génération Lorca – Liège, en vue d’organiser des activités visant à rendre hommage aux parents et grands-parents à l’occasion des 50 ans de l’émigration massive des espagnols vers la Belgique (1960 – 2010).
Par ces activités les membres fondateurs du C.G.L. – Liège souhaitent sauvegarder la mémoire individuelle et collective des immigrés espagnols qui ont, entre autres, fréquenté les clubs F.G. Lorca de la région liégeoise, et qui avaient dû fuir le régime dictatorial du général Franco pour des raisons politiques ou économiques.
Sous le thème de la sauvegarde de la Mémoire « Pour le futur de nos enfants, rendons hommage à nos parents et grands-parents » ils envisagèrent les activités suivantes :
Création d’un site web (opérationnel depuis mai 2010 – http://www.generacionlorca.be
Exposition de photos – « On se souvient » (réalisée le 20 novembre 2010 au CPCR)
Activités culturelles et festives (réalisée en novembre 2010)
Hommage et présence sur l’espace public (en préparation)
Etat des lieux :
Au fil du temps et des rencontres, nous avons fait évoluer l’idée de départ (hommage aux parents et immigration espagnole) vers une démarche moins restrictive qui permettrait d’associer l’immigration, en général.
La démarche est envisagée en deux phases, d’un même temps et d’un seul espace :
Une, basée sur la démarche initiale et relative à F.G.Lorca, qui ferait le lien entre l’immigration espagnole et sa lutte contre la dictature et pour le rétablissement des libertés démocratiques.
Pour ce faire on pourrait utiliser le mur comme support d’un texte de F.G. Lorca dédié à la Liberté.
Proposition :
« Dans le drapeau de la liberté, j’ai brodé le plus grand amour de ma vie »
Federico Garcia Lorca – Poète espagnol
Il pourrait devenir le "Mur des Libertés".
Le mur (coté latéral droit) servirait également à porter un portrait du poète avec un texte explicatif sur la démarche entreprise par le Collectif Génération Lorca et la Ville de Liège.
Le tout devrait être rétroéclairé, pour attirer le regard des passants, de loin, dans la nuit.
L’autre, au sol, destinée à rappeler le caractère accueillant de la Ville de Liège et représentée par un planisphère en forme de table, permettant l’appropriation de l’œuvre par la population. Il s’agit de mettre au sol une « Table des Continents et de la convivialité » qui permette aux différentes migrations présentes sur le territoire de la Ville d’avoir un espace qui leur est dédié.
Le "Mur des Libertés" et la "Table des Continents" pourraient devenir un outil pédagogique pour les écoles de la Ville permettant d’aborder les problèmes liés aux migrations politiques et/ou économiques à travers le monde.
Liège, 22 juin 2011