Ce jour-là était gris et pluvieux et derrière elle, elle laissait sa famille ses amis et son pays, mais aussi les difficultés économiques pour survivre au quotidien et le manque d’opportunités pour l’avenir de ses filles, dans une société espagnole réprimée et dictatoriale.
La famille au complet.
Toute la famille, enfin réunie, s’installa dans la rue du Thier à Liège.
Dans les mois qui suivirent, la famille se rendit compte que leur vie avait changé.
Ils disposaient d’un meilleur pouvoir d’achat et avaient moins de soucis qu’en Espagne.
Enfin, ils avaient du temps pour se promener et profiter de l’ambiance familiale.
Les filles s’adaptaient peu à peu à leur nouvelle école, sans grand problème, car dans leur classe il y avait également d’autres enfants espagnols. Le quartier était également habité par des Espagnols, des Italiens..., avec qui, très vite, ils ont noué des amitiés qui perdurent encore, de nos jours.
Ils étaient animés par la jeunesse, l’illusion et l’espoir.
Lors de l’été 1962, la famille Medina-Sanchez retourna en Espagne pour la première fois en cinq ans. La rencontre avec leurs parents fut très émotive, parents qu’ils pouvaient aider économiquement depuis qu’ils vivaient à l’étranger.
Début 1963, la famille change de domicile pour s’installer rue Hayeneux, à Herstal. C’est à cette adresse que naîtra, quelques mois plus tard, leur troisième fille, Encarnita.
C’est à cette époque que la famille commence à recevoir la visite de Claudio García « el negro ». Celui-ci leur parle d’organisation, de lutte contre le franquisme et contre la répression en Espagne, du PCE,... Les visites se multiplient jusqu’à ce que les parents et leurs deux grandes filles décident de s’affilier au PCE.
Ce sera le début de leur ferme engagement, de leur lutte. Engagement auquel adhérera toute la famille et qui les accompagne tout au long de leur vie.
Encarnita Medina (Barcelona avril 2010)