Question: Cayin, explique-nous ce qui te motive le plus dans ce projet.
Plusieurs motivations : D’abord, réussir, en faisant appel à notre mémoire individuelle et collective, à que l’on reconnaisse le rôle de l’émigration espagnole (sociale, politique et économique) en Belgique et en région liégeoise en particulier, à travers notre propre histoire en tant qu’association de gauche et progressiste impliquée, tout au long de nos 50 ans d’existence, aux côtés des travailleurs de ce pays et de cette région.
En deuxième lieu, ce projet aura l’avantage de renouer et resserrer les liens d’amitié entre gens, des amis de la deuxième génération, perdus par les va-et-vient du temps et en quête d’un même but : rendre hommage à nos parents. Rendre hommage à ces femmes et hommes, qui, dans des moments noirs dans leur pays, ont dû quitter celui-ci en quête de liberté, de démocratie et de bienêtre social et économique.
En troisième lieu, 2010 c’est l’année du 50ème Anniversaire de l’existence du Club Federico Garcia Lorca en terre liégeoise.
Toutes ces rencontres qu’on aura, dans le cadre du projet, feront circuler parmi nous, des idées, des documents, des photos et des souvenirs qui devraient nous permettre de réussir une des plus belles exposition sur la vie de notre asbl.
Question : Comment est né ce projet et pourquoi maintenant ?
La première génération d’émigrants espagnols, est dans son dernier cycle de vie. S’il n’est pas trop tard, il est plus que temps que nous, leurs enfants, leur montrons de la reconnaissance pour tout ce qu’ils ont fait pour que notre pays grandisse en paix et en liberté.
Nous devons, parallèlement, remercier ceux qui ne sont plus là. S’ils ne peuvent plus nous entendre, leur famille, leurs amis, la société en général doit savoir comment et pourquoi nos parents ce sont tellement investis dans la défense des travailleurs en général et de émigrés en particulier. Aujourd’hui nous en sommes à la 3ème génération. Il est temps si l’on ne veut pas que notre histoire tombe dans l’oubli pour toujours.
Question : S’agit-il d’un moment de nostalgie ?
Inévitable. En tous cas, certainement pour les gens de la 1ère génération, et, un peu également, pour ceux de la 2ème. Toutefois, il ne faut pas se tromper. Le but, est de faire réalité cet hommage à nos parents, à l’émigration espagnole, même si cette nostalgie nous accompagne dans ce voyage. Et puis, il y a l’avenir...
Qui sait… Ce rappel à nos mémoires, qu’on va vivre intensément, donnera peut-être lieu à que d’autres (3ème génération et au-delà) s’impliquent dans ce processus et dans d’autres pour une société plus égalitaire, plus solidaire et progressiste.
Cayetano Carbonero P. (Cayin)