Elle s’installe en Outre-Meuse où elle est archi-connue comme militante communiste. Ce qui lui vaut d’être arrêtée par les autorités belges en janvier 1940. Elle sera libérée de Saint-Léonard quand les prisons sont ouvertes devant l’avance des Allemands le 10 mai.
Elle se remet tout de suite à la tâche, participe à la distribution de journaux clandestins destinés aux femmes, puis de la Meuse, organe de Front wallon pour l’Indépendance du Pays.
Le 1er mai 1942 elle place des drapeaux belges et jette des tracts dans les rues d’Angleur.
Ses camarades ont en elle une confiance absolue, on lui confie des tâches périlleuses : elle transporte des armes dérobées à la FN et de la dynamite volée dans les mines. Elle devient un Partisan Armé. Au cours d’une opération de « réquisition » d’une charrette de pain qui tourne mal elle est arrêtée, le 24 août 1942.
Torturée et condamnée à mort elle est déférée à la prison Saint-Léonard ou elle retrouve Fanny Germaux, une autre militante communiste, résistante qui deviendra un peintre célèbre. Elle est ensuite transférée à Aix-la Chapelle. Or, elle est enceinte. Sa peine est commuée en quinze ans de travaux forcés. Elle accouche en prison d’une petite Nicole. Le bébé lui est retiré au bout de onze mois sous prétexte de l’envoyer dans sa famille. On n’en aura plus jamais de nouvelles.
Après des mois de détention en forteresse, elle est déportée vers Ravensbrück dans une de ces sinistres marches de la mort de janvier 1945. Les Anglais la libèrent en avril. Elle peut rentrer à Liège mais sa santé est définitivement compromise, elle ne reprendra pas de vie professionnelle, mais elle militera.
Elle est élue conseillère provinciale en 1946.
Elle rencontre Mario Caro un militant espagnol qui lui apportera tout son amour.
Elle décède en Espagne dans la famille de son mari, pendant les vacances. Son corps est rapatrié. Elle est ensevelie le 26 juillet 1983 au cimetière d’Angleur d’où sa famille provenait.
Théo Dejace pour le Front de l’Indépendance, Marcel Levaux pour le Parti communiste, Robert Browet pour les Amitiés Belgique-URSS et Monsieur Casten de l’Amicale de Dachau lui rendent hommage, au milieu d’une nombreuse assistance.
Jules Pirlot
11 août 2010
Sources :
Institut d’Histoire ouvrière économique et sociale (IHOES) dossier de la Commission de contrôle politique du PCB et dossier biographique constitué sur base des papiers Dejace.