Tôt le matin c’était le branle-bas de combat !
Le ravitaillement, c’était l’affaire des femmes (cinquante ans après, je me demande toujours pourquoi, nous les femmes, nous continuons à vouloir à tout pris nous occuper des sandwichs !)
La veille du départ ma mère avait préparé les gamelles (les Tupperware on ne connaissait pas encore !) avec : una tortilla española – œufs durs- salade niçoise – empanadillas- salade de fruits – quelques bocadillos – de la bière pied-de-bœuf (Je me souviens encore de la délicieuse bière noire sucrée) et de l’eau de Spa !
Mon père lui s’occupait de porter les sacs et de mobiliser sa troupe vers la gare des autobus du centre ville. Les premières années de l’émigration, il était rare qu’une famille possède une voiture. Nous voyagions par conséquent tous en transport en commun. Les excursions prenaient donc un air d’aventure et de course d’obstacles aussi bien pour les adultes que pour les enfants.
Il fallait prendre deux bus pour arriver à Tilff et ensuite faire une petite promenade jusqu’à la rivière … En principe cela ne devait pas causer de problèmes d’organisation mais l’excitation des enfants finissaient par exaspérer les adultes.
La perspective de faire plongeon avec nos bouées (en fait c’étaient des chambres à air que nos parents gonflaient à l’aide de pompes à vélo) nous rendaient insupportables ! Si à cela nous ajoutons le plaisir de jouer dans la nature et faire un pique-nique entre amis ; le cocktail est servi !
Oui, mais : et la météo belge dans tout ça ?
Une fois sur deux notre sortie était altérée par d’inopportunes draches qui persistaient toute la journée ! Il fallait donc rebrousser chemin en fin de matinée, en pestant et en râlant contre les adversités du temps belge...
Les couvertures servaient alors d’abris aux étourdis qui avaient eu le malheur d’oublier leur parapluie et le retour vers l’arrêt du bus s’apparentait à un via crucis.
On mangerait le contenu des gamelles de retour à la maison, l’humeur morose. La tortilla n’avait plus le même goût, las empanadillas et la salade niçoise si appréciées par les gosses restaient sur le plat. La déception de cette journée gâchée pèserait lourd sur tout le monde.
Mais de temps en temps, la météo signait un armistice durant nos sorties et le pique-nique prenait des airs de kermesse ! Les chambres à air parsemaient l’Ourthe comme de gros Donuts au chocolat et le soleil réchauffait nos futurs souvenirs.
Lundi, c’était le retour au charbonnage pour mon père et à la FN pour ma mère. Quant à moi je rêvais, assise à mon pupitre, aux clapotis de l’eau si pressée de courir vers la mer… Et je pensais déjà à la prochaine excursion que mon père nous avait promise pour le mois suivant : Ostende ! Mais c’est une autre histoire.
Georgina Muñoz Gil
Février 2010
Petit retour dans le temps : nous voici dans les années 60. C’est un dimanche quelconque de printemps ou d’été. Mes parents ont décidé d’aller à Tilff avec un groupe de familles espagnoles.
Tilff était déjà un lieu de villégiature très fréquentés par les dimanchiers. C’est un joli village situé à quelques kilomètres au sud de Liège dans la vallée de l’Ourthe où nous aimions aller pique-niquer au bord de l’eau.
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