Samedi soir, au club : des dizaines de supporters étaient venus pour voir la plus insolite des courses jamais vue au club Garcia Lorca.
Angoisse de la manager de la tortue (moi) et des sponsors du Mariana Pineda : les adversaires de Michaela étaient bien plus grandes qu’elle et leurs enjambées les mèneraient droit à la victoire ! S’ils avaient trouvé une tortue géante des Galápagos c’est sûr qu’ils l’auraient achetée pour s’assurer une victoire simple ! Quand nous avons vu la colossale tortue de Cristo … avec un marteau et une faucille dessinés sur le dos peint en rouge de l’animal, on s’est dit : « Nous sommes cuits ! On ne pourra jamais la battre ! ». J’ai pensé que mes petites fleurettes faisait vraiment ringard et que le ridicule tuerait ma bêbête et que mon équipe m’en voudrait au moins pendant quelques réunions !!!!
La tortue Michaela avait passé la journée précédente au régime sec car j’avais bien la ferme intention de la faire courir en lui montrant une feuille de laitue sous le nez.
La course commence ! Vous avez déjà vu un cirque romain en train de crier à s’égosiller ? Voilà l’ambiance de la salle… «Vas-y fifille ! Mais cours donc, la bêbete! ¡La madre que te parió, como no ganes hago una sopa contigo!” J’en passe et des meilleures. Michaela affamée reniflait la laitue qui la menait droit sur la ligne d’arrivée. La tortue de Cristo prit la tête du peloton et quand elle arriva presque au but, on s’est rendu compte qu’elle était beaucoup trop grande pour franchir la ligne d’arrivée !!! Presque la moitié du corps l’empêchait de gagner !!! Cahin caha, Michaela franchit la ligne sous les bravos. Une victoire surprenante qui me valu le premier prix : un livre écrit en espagnol d’une éditoriale russe « Caserío en la estepa » que je conserve toujours. Michaela quant à elle avait fini ses beaux jours dans notre jardin.
Le souvenir quant à lui revient de temps en temps à ma mémoire sans se presser avec ses fleurs en papier crépon. La banalité d’une anecdote a la merveilleuse vertu de nous transporter à l’adolescence et j’en suis ravie.
Georgina Muñoz Gil
Février 2010
J’espère ne pas me tromper en affirmant que les équipes portaient le nom du groupe dans lequel nous militions aux UJCE.
Je fus nommée responsable du groupe Mariana Pineda du quartier du Nord pour acquérir une tortue bon marché sur la Batte.
Un baptême civil lui octroya le nom de Michaela et je pris soin de la déguiser pour l’occasion en lui collant des fleurs en papier crépon sur le dos (Les normes du règlement indiquaient qu’il fallait personnaliser la bestiole afin de la reconnaitre en cas de sprint).
La fabuleuse course de la Tortue Micaela
La section des jeunes du Club Federico Garcia Lorca foisonnait d’imagination lorsqu’il s’agissait d’organiser des festivités. Entre 1968 et 1973, j’ai eu l’occasion d’y collaborer activement en qualité de secrétaire.
Un jour, le comité des activités avait décidé d’organiser une course de tortues dans les locaux du club de la rue Saint Léonard. Un petit règlement avec les normes avait donc été rédigé et on avait acheté des prix pour les trois premiers.
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